Accueil Chants Marins

 

l'Angélus

La complainte du corsaire

Savannah

Du rhum, des femmes

Santiano

Quinze Marins

la Paimpolaise

Quittant ses genêts et ses landes
Quand le Breton se fait marin
Pour aller aux pêches d'Islande
Voici quel est le doux refrain
Que le pauvre gars
Fredonne tout bas :
 J'aime Paimpol et sa falaise
Son église et son Grand Pardon
J'aime surtout ma Paimpolaise
Qui m'attend au pays Breton

Quand les marins quittent nos rives
Le vieux curé leur dit : bon vent
Priez souvent Monsieur Saint-Yves
Qui nous voit des cieux toujours bleus
Et le pauvre gars
Fredonne tout bas :

Le ciel est moins bleu, n'en déplaise
A Saint-Yvon , notre patron
Que les yeux de la Paimpolaise
Qui m'attend au pays Breton

Guidé par la petite étoile
Le vieux patron d'un côtre fin
Dit souvent que sa blanche voile
Semble l'aile du Séraphin
Et le pauvre gars
Fredonne tout bas :

Ta voilure, mon vieux Jean Blaise
Est moins blanche au mât d'artimon
Que la coiffe de la Paimpolaise
Qui m'attend au pays Breton

Le brave Islandais sans murmure,
Jette la ligne et le harpon,
Puis dans un relent de saumure,
Il se couche dans l'entrepont...
Et le pauvre gars
Soupire tout bas :

Je serions bien mieux à mon aise,
Devant un joli feu d'ajonc,
A côté de la Paimpolaise,
Qui m'attend au pays Breton

Mais souvent l'Océan qu'il dompte
Se réveille, lâche et cruel,
Et lorsque le soir, on se compte,
Bien des noms manquent à l'appel...
Et le pauvre gars
Fredonne tout bas :

Pour défendre la flotte anglaise,
Comme il faut plus d'un moussaillon,
J'en caus'rons à ma Paimpolaise,
En rentrant au pays Breton.

Puis quand les vagues le désigne,
L'appelant de sa grosse voix,
Le brave Islandais se résigne,
En faisant un signe de croix...
Et le pauvre gars
Quand vient le trépas,

Serrant la médaille qu'il baise,
Glisse dans l'Océan sans fond
En songeant à la Paimpolaise
Qui l'attend au pays Breton.

Quinze Marins




Quinze marins sur le bahut du bord
Yop la hop une bouteille de rhum
A boire le diable avait réglé leur sort
Yop la hop une bouteille de rhum

Quand John Silver a pris le commandement
Des marins et vogue la galère
Il tient ses hommes comme il tient le vent
Tout l'monde a peur d'Long John Silver

Mais Bill le second du corsaire
Le capitaine pris de colère
Est revenu du royaume des morts
Pour hanter la cage du trésor

Essaye un peu d'le contrecarrer
Et tu iras où tant d'autres sont allés
Que'qu'un aux vergues et que'qu'uns par d'ssus bord
Tout l'monde pour mourir les poissons d'abord

Tous nous finirons par danser la gigue
La corde au cou au pied des pendus
Toi jeune Forrest et toi jeune Merick
Si près du gibet qu'j'en ai l'cou tordu

Santiano


(Hugues Auffray)

Un trois mâts fin comme un oiseau
dans le port de Saint-Malo

_[MIm] C'est un fameux trois-mâts fin comme un oi [RE] seau
Hisse et [MIm] ho Santia [RE] no
[LAm] Dix-huit [RE] noeuds quatre cents ton [SIm] neaux
[MIm] Je suis fier d'y [SIm] être [MIm] matelot

Tiens bon la voile et tiens bon le vent
Hisse et ho Santiano
Si Dieu veut toujours droit devant
Nous irons jusqu'à San Francisco

Je pars pour de longs mois en laissant Margot
Hisse et ho Santiano
D'y penser j'en ai le coeur gros
En doublant les feux de Saint-Malo

Tiens bon la voile et tiens bon le vent
Hisse et ho Santiano
Si Dieu veut toujours droit devant
Nous irons jusqu'à San Francisco

On prétend que là-bas l'argent coule à flot
Hisse et ho Santiano
On trouve l'or au fond des ruisseaux
J'en ramènerai plusieurs lingots

Tiens bon la voile et tiens bon le vent
Hisse et ho Santiano
Si Dieu veut toujours droit devant
Nous irons jusqu'à San Francisco

Un jour je reviendrai chargé de cadeaux
Hisse et ho Santiano
Au pays j'irai voir Margot
A son doigt je passerai l'anneau

Tiens bon le cap et tiens bon le flot
Hisse et ho Santiano
Sur la mer qui fait le gros dos
Nous irons jusqu'à San Francisco

Du rhum, des femmes

{Refrain:}
Du rhum, des femmes et d'la bière nom de dieu
Un accordéon pour valser tant qu'on veut
Du rhum des femmes c'est ça qui rend heureux
Le diable nous emporte on n'a rien trouvé de mieux
Oh oh oh oh on n'a rien trouvé de mieux

Helo ! cap'taine fait briller tes galons
Et reste bien au chaud quand on gèle sur le pont
Nous c'est notre peine qui nous coule sur le front
Alors tient bien les rênes tu connais la chanson
{au Refrain}

Ça fait une paye qu'on n'a pas touché terre
Et même une paye qu'on s'fait des gonzesses en poster
Tant pis pour celle qui s'pointera la première
J'lui démonte la passerelle, la cale, la dunette arrière
{au Refrain}

Tout est gravé quelque part sur ma peau
Tellement que j'en ai les bras comme des romans photos
Blessure de guerre, cul d'bouteille, coup de couteau
Tant qu'y aura des comptoirs on aura des héros
{au Refrain}

Trois mille du cap et des fois c'est les glandes
Quand t'as le cœur qui dérape, t'as les tripes qui fermentent
J'essaie de penser au claque aux filles qui s'impatientent
Pas au bateau qui craque entre deux déferlantes
{au Refrain, 2x}

Savannah

Condamnés à l'océan au vent qui mène le bal
Oubliés des honnêtes gens du dieu des cathédrales
Rien n'pouvant plus les sauver on peut traîner nos âmes
Des tropiques aux bas quartiers de Rotterdam.

A force de chercher les brumes ou cacher nos erreurs
Nous gentilshommes de fortune de quoi avons nous peur
Plus du gibet d'Savannah que d'Satan et ses flammes
On préfère la mort du bras qui tient une lame

Prêt à livrer mille batailles pour l'or du roi d'Espagne
Le pont témoin d'nos ripailles sait chaque fois que l'on gagne
Le rhum et le chant des hommes font briller les étoiles
Sur une gigue on fait les mômes on remet les voiles

Le cap sur les mers du sud le temps nous en fait voir
On trouve not' lot d'solitude, de haine de désespoir
Tant pis pour la proie facile qui croise notre route
Une fille contre un droit d'asile, c'est c'que ça coûte.

Frères assassins déserteurs au destin sanguinaire
La bible le Joly Roger à bord ça va de pair
Ce n'est pas l'sang sur nos mains qui fera peur aux femmes
Comme nous elles valent moins que rien, moins que leurs charmes
{Couplet 2x}

La complainte du corsaire



Où es-tu camarade, où es-tu ?
En prison, et le ciel par dessus
Que fais-tu camarade, que fais-tu ?
Un corsaire est toujours un pendu !

Tous feux éteints tambour battant
C'est aujourd'hui que l'on me pend
Et voilà ma dernière escale
Je n'irai plus dessus la mer
Mais j'entrerai en mon enfer
En bousculant cent mille étoiles
Ce que j'ai fait ? Dieu seul le sait
Je n'étais pas aussi mauvais
Que le bourreau qui va me pendre.
J'aimais chanter oh hisse et haut,
J'aimais aussi mon grand bateau
Qui savait si bien me comprendre.

Où es-tu camarade, où es-tu ?
En prison, et le ciel par dessus
Que fais-tu camarade, que fais-tu ?
Un corsaire est toujours un pendu !

J'en ai passé des nuits d'amour
Chacun pour soi, chacun son tour,
Nous fallait bien notre pitance
Mais pas un cœur ne va pleurer
Quand je serai mort et enterré
Tout seul au pied de ma potence.
Le vent de mer nous a trahis,
Nous a fait voir de beaux pays,
Et puis voilà où nous en sommes !
Le vent de mer est un menteur,
Les braves gens n'ont pas de cœur
Et le corsaire est un pauvre homme

Où es-tu camarade, où es-tu ?
En prison, et le ciel par dessus
Que fais-tu camarade, que fais-tu ?
Un corsaire est toujours un pendu !

l'Angélus

A l'horizon se lève et rit l'aube vermeille ...
Marins perdus en mer !
Voici l'heure où là-bas le vieux clocher s'éveille
Et chante au matin clair...
Entendez-vous ? Dans la brise qui jase
Tinte l'écho des cloches du pays,
Les flots joyeux que la lumière embrase
Ondulent plus blonds que les blonds épis...

{Refrain:}
Au loin, c'est l'Angélus !
C'est l'Angélus qui sonne
A genoux donc sous le ciel bleu,
A genoux donc et priez Dieu !
Laboureurs de la mer,
Et que le jour rayonne !
C'est l'Angélus !
C'est l'Angélus !
C'est l'Angélus !

Sur nos mâts triomphants le soleil plane et brille...
Marins perdus en mer !
Voici l'heure là-bas s'incline la faucille
Qui fauche le blé clair...
Entendez-vous ? Dans la brise hautaine,
Dans l'air poudreux où flambent des rayons,
Vibre l'appel d'une cloche lointaine,
Comme pour bénir nos fiers pavillons...

{Refrain}

Les feux mourants du jours on empourpré nos voiles...
Marins perdus en mer !
Voici l'heure où là-bas s'allument les étoiles,
Brodant l'azur moins clair...
Entendez-vous dans la brise qui rêve
Des sons divins qui semblent s'approcher ?
Le paysan, dont le labeur s'achève,
Ecoute, pensif, la voix du clocher...

{Refrain}